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l'auteur

Blues 42

Jean-Philippe Porcherot, journaliste à Blues Magazine et à Soul Bag

Lenny LAFARGUE
en concert le 27 Février 2011
publié le 9 novembre 2012
Ambiance louisianaise garantie sous la houlette de Lenny Lafargue qui présentait son dernier CD "Je ne pense qu’à ça", enregistré avec la complicité des Moustiques et de l’accordéoniste Pascal Rosiak.

Il est des rencontres qui se révèlent parfois productives comme en témoigne le « bœuf » qui se déroula en fin de soirée lors de la venue de Lenny Lafargue et Les Moustiques à Ampuis (69) en Juin 2010. A cette occasion, Lenny Lafargue invita l’accordéoniste Pascal Rosiak, entre autres musiciens, à le rejoindre sur scène. Il en découla quelques titres aux accents zydeco fortement prononcés. Il n’en fallu pas plus pour que Lenny Lafargue invite Pascal Rosiak à jouer un titre sur son dernier CD enregistré en Août 2010 et dont le lancement se faisait ce week-end des 26 et 27 Février 2011 dans le club de l’ami Black Jack. Que ce soit le samedi en soirée ou le dimanche en matinée, Au « Mi » Lieu du Blues affichait complet pour les retrouvailles entre ces deux artistes.

La première partie de ce set nous permit d’entendre l’intégralité de ce nouveau CD « Je ne pense qu’à ça » (VMusic – 2011). Ca démarre fort avec une ligne de basse prononcée sur cette première composition de Lenny Lafargue « Je ne pense qu’à ça » qui donne son titre à l’album. La section rythmique a les crocs. Ils en veulent les Moustiques avec un Aurélien Gody (basse) au calme olympien mais avec un gros son alors que son compère Julien Bigey se démène comme un beau diable derrière ses fûts. La guitare de Lenny est fluide et sa voix, parfaitement en place, nous délivre un texte idéalement écrit en français mais dans la plus pure tradition blues. Le temps d’une anecdote sur Memphis Slim qui inspira à Lenny le titre suivant « Le Boogaloo », un boogie très dansant, puis le trio enchaîne sur « Quidam Rock » avant de nous plonger dans l’ambiance moite du bayou avec « A ras du sol », étouffant, sur lequel la voix se fait plus grave et chaude. Excellent solo de guitare auquel répond l’harmonica (sur rack) d’un Lenny très inspiré.



S’ensuit un shuffle, « Combien de temps », avant que Pascal Rosiak et son accordéon chromatique bluesy rejoignent le groupe sur scène pour « Les flammes de l’enfer », titre qui porte bien son nom puisqu’il met le feu parmi le public. Un morceau très enlevé qui sonne dans une pure veine zydeco, très dansante … ambiance assurée d’autant que le solo d’accordéon de Pascal Rosiak répond avec fougue à celui de Lenny tout aussi efficace. Ces quatre musiciens ont plaisir à jouer ensemble et Pascal Rosiak les accompagnera sur les titres suivants accentuant l’ambiance louisianaise de ce set extrêmement dynamique. Se succèdent « A quelle sauce on sera mangé », « Adieu chérie adieu » (très bon slow blues) et « Le blues du dimanche », sans oublier « King of the bayou ».

… et les spectateurs de se ruer sur ce nouveau CD disponible à la vente en avant-première lors de la pause. Avec une telle performance, la promotion s’en trouvait parfaitement assurée. « Le blues frappe à ma porte » dès la reprise … l’un des meilleurs titres du dernier album de Lenny Lafargue « Intemporel » (VMusic - 2007) duquel est également extrait le morceau suivant « Le boulanger » inspiré du « I’m Your Breadmaker » de Slim Harpo.

L’ambiance ne retombe pas et on « Laisse le bon temps rouler » en hommage à Clifton Chenier. « La porte de derrière », un grand classique suivi d’un blues lent « Des jours et des nuits » ( ?) de toute beauté sur lequel Pascal Rosiak nous gratifie d’un superbe solo bluesy à souhait. Fin de set sur une rythmique d’enfer à la Bo Diddley pour un dernier titre dans lequel se mêlent le roi des abeilles et la fièvre du marais. Quel groove et quelle démonstration de la part d’un Lenny Lafargue très en verve tout au long de cette prestation.



Pour le rappel, il invite la guitariste Sophie Malbec à rejoindre les musiciens pour une nouvelle version de « Laisse le bon temps rouler », suivie d’un mambo fort plaisant. Lenny était bien le Roi du Bayou le temps de ce week-end Au « Mi » Lieu du Blues.