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Black Jack

Jacques Garcia, le président fondateur de l’association.

BLUES IN VEINS
en concert le 16 avril 2011
publié le 5 juin 2011
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 aucune vidéo disponible
Au``Mi’’lieu du Blues accueillait ce samedi le duo « Blues in Veins », composé de Marlène Dantresangle (guitare, vocal) et de Mathieu Tessier (guitare, vocal), qui sont en passe de s’installer définitivement sur Vienne. Ce fut un grand plaisir de les recevoir, car je n’ai pas la mémoire courte, et je me rappelle que Mathieu m’avait sauvé le premier concert (sept.2009) en remplaçant au pied levé, un artiste qui pour des raisons de santé avait annulé au dernier moment. A partir de là, Mathieu, et souvent avec Marlène, assureront les Bœufs du vendredi soir, en y restant fidèles jusqu’à maintenant. Merci encore à eux.

 

Nous avions été nombreux à constater les talents de Mathieu lors du 1er Ampuis Blues Festival, en septembre dernier, alors sous l’étiquette Matt Buddy Blues Band. Depuis, il a orienté son Blues vers une formule duo, qui est très exigeante et qui ne supporte pas l’approximatif. Devant un Club bien remplit, il débute leur concert avec « I’m going upside your head » de Jimmy Reed, alternant les parties vocales. Tout de suite on peut constater la complémentarité dans les voix, ce qui rend leur prestation jamais ennuyeuse. Mathieu va nous gratifier d’un solo de guitare tout en nuance sur « Don’t go no further » de Muddy Waters, suivi par le « Fell like going home » toujours de Muddy, dont Mathieu nous dit que s’est un de ses Blues préféré.
 

Voix profonde de Mathieu qui montre encore une fois qu’il n’a pas qu’une corde à sa guitare. Un bon « Red light » d’Eddy C.Campbell, suivi de « The seduction of sweet Louise » de Louise Hoffsen agrémenté par la voix douce de Marlène, la guitare fluide de Mathieu portera l’estocade final en montant d’un ton. Excellent « Little by little » de Junior Wells avec la participation du public. Ils reprennent deux titres de leur Bluesman préféré, Magic Slim, « Walking down Broadway » hypnotique à souhait jusqu’au solo de Mathieu qui semble sortir tout droit d’un des Clubs de Chicago avec le Garnd à la manœuvre. La mayonnaise n’a pas le temps de retombé, qu’ils enchainent « Tell me » le voyage continue et Magic est bien la référence. « Somehow » de Tab Benoit est un fantastique Blues joué avec beaucoup de classe et tout en nuance, précédant « Rock me baby » de BB King avant la pose. Petit cadeau offert aux adhérents présents, je leur passe une vidéo de Big Jack Johnson, qui vient de nous quitter, enregistrée par mes soins, en avril dernier au Red’s, son Club à Clarksdale.


Le deuxième set ouvre avec une très bonne version d’Eddy C.Campbell « All my whole life », la voix de Marlène est belle et le public reprend en cœur les yé, yé , jusqu’à ce que Mathieu termine son solo dans le public. Je pense qu’il gagnerait à être plus présent avec le public et moins statique, car ses premières expériences sont prometteuses. Un bon « Just say you love me » de Joe Louis Walker, blues lent dans la tradition, un solo de guitare très délié sur la voix soutenue de Marlène, qui débouche sur « Te ni nee ninu » de Slim Harpo. Petit hommage à Robert Johnson avec « Me and the devil », qu’ils dédieront à Mr Mat des Moutain Men, Mathieu nous livre une des meilleures interprétations du répertoire, avec les tripes. « Credit card blues » de Terry Evans, sera le point faible de la soirée, ils ne trouveront pas le groove rythmique et le morceau sera sauvé par un bon solo de guitare en final. Le « Come on in this house » de Junior Wells, sera mené par une excellente rythmique des deux guitares, avec de belles envolées de Mathieu sur la voix bien affirmée de Marlène, ce sera un titre phare du répertoire.

Dans la continuité de la qualité du précédent, ils nous proposent le « 634-5789 » de Wilson Pickett, très à l’aise vocalement dans le style, Mathieu, pose une voix bien trempée, quelques fois teinté de Soul. « I’m good » de Bonnie Lee terminera le deuxième set avec une excellente interprétation de Marlène et un Mathieu qui envoie le feu. Deux titres supplémentaires seront proposés en compagnie de Didier Harp, avant de refaire en rappel, le premier titre joué de Jimmy Reed. Le public aura bien apprécié cette prestation et trouve beaucoup de complémentarité dans ce duo, on peut regretter qu’ils ne proposent aucune composition, ce qu’ils devront faire évoluer, s’ils veulent se placer dans les duos incontournables du Blues français. Ils ont toutes les qualités pour atteindre cet objectif.

Black Jack