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l'auteur

Blues 42

Jean-Philippe Porcherot, journaliste à Blues Magazine et à Soul Bag

Philippe MENARD
en concert le 4 mai 2011
publié le 20 décembre 2011
Un "one man band" d’une rare énergie abordant les styles les plus variés avec une générosité sans égale.

Débutant par une version très personnelle de "See See Rider", Philippe Ménard choisit de jouer acoustique cette premiere partie de set durant lequel se succèdent, outre un instrumental dans le plus pur style ragtime, des reprises de Reverend Garry Davis, Howlin’ Wolf ou Big Bill Broonzy, entrecoupées de quelques traits d’humour créant une atmosphère détendue.

En véritable homme-orchestre, l’artiste démontre, si besoin était, tout son talent sur l’une de ses compos "I Smell A Rat", l’harmonica répondant parfaitement à la voix fortement râpeuse sur une rythmique guitare-batterie enlevée ponctuée d’un solo de guitare fort approprié. L’intensité monte d’un cran lorsque le répertoire s’électrifie juste avant la pause pour des hommages à Sean Costello et à Rory Gallagher.

Un blues acoustique de J.B. Lenoir dès la reprise suivi d’un rag de Blind Boy Fuller relancent la soirée, notre guitariste gaucher embrayant ensuite en mode électrique par une belle compo, "Shangaï Blues" tirée de l’excellent CD éponyme. Puis, tous les grands guitaristes ont droit de citer, de Hendrix à Robert Johnson en passant par Earl Hooker.

Clin d’oeil à Status Quo avec "Spining Wheel" version électro-acoustique avant une superbe reprise de "Louise" et un "Baby Please Don’t Go" survitaminé soutenu par un public enthousiaste qui ne mit pas longtemps à se déchaîner sur le titre suivant "Madison Blues".

Philippe Ménard ramène ramène le calme dans l’assistance grâce à un instrumental, "Pierre", une composition personnelle du style ballade irlandaise, introduisant parfaitement "When I Was A Cowboy" joué à la manière de Leadbelly.

Quelle générosité et quelle débauche d’énergie lors de cette soirée durant laquelle les styles les plus variés furent abordés avec un égal bonheur.

Pour les absents, il ne reste plus qu’à se procurer le CD live "Mémène part en live" (2010) pour avoir un aperçu du talent de Philippe Ménard en public et qui fait l’unanimité de la critique au sein de la presse spécialisée.