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Blues 42

Jean-Philippe Porcherot, journaliste à Blues Magazine et à Soul Bag

Hervé KRIEF Trio en concert le 12 Mars 2011
publié le 10 avril 2011
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Une soirée présentée en deux partie par le chanteur-guitariste Hervé Krief mettant l’accent sur l’évolution du blues depuis l’esclavage jusqu’aux guitares héros actuels.

Un court documentaire sur les conditions de travail des esclaves ouvrait la soirée, les musiciens entrant sur scène en accompagnant un "slave song", dernière séquence du film - une façon originale de débuter ce concert. Par ces chants de travail, Hervé Krief aborde ainsi les origines du blues et nous retiendrons plus particulièrement une belle version de "Cotton Fields", chant folklorique popularisé par Leadbelly.
 


Cette prestation du Hervé Krief Trio aborde par la suite de façon chronologique l’évolution du blues, nous permettant de reconnaître au passage quelques titres comme "Motherless Children" de Blind Lemon Johnson, "Nobody Knows You" de Bessie Smith ou "Dust My Broom" de l’incontournable Robert Johnson.
L’électrification du blues est surtout placée sous le signe du Chicago blues avec Muddy Waters et Howlin’ Wolf ("Little Red Rooster") mais on peut ne pas être forcément d’accord avec l’interprétation du "Boom Boom" de John Lee Hooker (installé à Détroit) entre ces deux grands du Chicago blues.
La vulgarisation de l’histoire du blues peut entraîner vers des raccourcis parfois peu orthodoxes. Nouvel exemple avec "Hoochie Coochie Man" de Muddy Waters qui est interprété dans le chapitre consacré à l’avènement du rock’n roll après le "That’s All Right (Mama)" d’Arthur Crudup. Mais tout cela peut se discuter.
 



On sent par contre Hervé Krief beaucoup plus à l’aise, surtout musicalement, avec le chapitre concernant le British Blues Boom.
Nul doute que ses inspirations premières viennent de ce genre musical illustré ici par des titres comme "Sunshine Of Your Love" ou "Vodoo Chile" en hommage respectivement à ces guitares héros que sont Eric Clapton (avec Cream) et Jimi Hendrix.
Si la culture musicale d’Hervé Krief est bien le blues, il n’en va pas de même pour sa section rythmique, assez empruntée, même si le jeu de basse de Rubens Santana peu paraître original bien qu’en décalage avec l’esprit des morceaux interprétés.
 


 
Le court reportage filmé présentant des guitares héros ne s’imposait pas après la pause et la brève partie concert qui s’ensuivit sembla fort appréciée du public.